Evaluation des risques sectoriels
En 2025, le marché pétrolier devrait enregistrer un excédent d’offre. La croissance de la demande mondiale restera modérée, freinée par la fin du rebond post-pandémique, les gains en efficacité énergétique et l’adoption croissante de véhicules décarbonés, notamment en Chine. Parallèlement, la production hors OPEP+ connaîtra une forte augmentation, portée par le pétrole non-conventionnel aux États-Unis et au Canada, mais aussi par des projets au Brésil, en Argentine, au Guyana, au Sénégal et en Norvège. Dans ce contexte, le prix moyen du baril de Brent, qui s’est établi à environ 80 USD en 2024, devrait reculer entre 70 et 75 USD en 2025. Les incertitudes géopolitiques continueront d’affecter les prix.
Pour le gaz naturel, la demande poursuivra sa trajectoire de croissance pré-pandémique, stimulée par l’Asie et le Moyen-Orient. En attendant l’entrée en service de nouvelles capacités de liquéfaction en Amérique du Nord et au Moyen-Orient, la concurrence entre l’Europe et l’Asie pour le GNL fera grimper les prix en 2025, bien qu’ils resteront nettement inférieurs aux sommets atteints en 2022.
Les énergies renouvelables, en particulier le solaire et l’éolien, continueront de croître grâce à la baisse des coûts moyens actualisés. Cependant, leur développement est freiné par des défis structurels : pénuries de composants clés en raison de chaînes d’approvisionnement sous tension, taux d’intérêt élevés qui compromettent la rentabilité des projets, et délais prolongés pour l’obtention des autorisations ou les raccordements au réseau.
Enfin, la transition énergétique demeure au cœur des priorités. La volonté des gouvernements d’accélérer la transformation vers une économie « net zéro » devra s’articuler avec l’impératif de sécurité énergétique, qui dépend encore largement des combustibles fossiles. Ce dilemme continuera de façonner le secteur en profondeur dans les années à venir.